Histoire de Dampierre sur Moivre

DAMPIERRE SUR MOIVRE

L’origine du nom de Dampierre date de l’époque Franque vers 800,

Le “dom” était le saint protecteur. Le culte des saints en France, commença avec Saint-Pierre, Saint-Martin, Sainte-Marie, Saint-Rémy Il y a aussi d’innombrables Dampierre, Dompierre, Dammartin, Dannemarie, Domrémy.

Des documents anciens, issus des archives départementales et des archives de l’évêché, nous informent que le diocèse de Châlons fut dès l’origine formé des territoires qui se trouvaient encore dans ses limites en 1789 : Ager Catha- taunensis (la ville, la banlieue et les champs cathalauniens), le Perthois, le Stadunois ou pays d’Astenay, le pays de Ponthion, le Der, le pays de Vitry, le pays de Vertus.

L’évêché était personnellement très riche, ses biens nombreux et variés. Ils comprenaient des terres, des villages, des châteaux, des églises avec leurs dépendances, des fermes, des moulins, des dimes, des cens et d’autres droits de tous genres, indépendamment de ceux de ban et de seigneurie.

Les évêques avaient à Châlons bailliage et prévôté, les droits régaliens, droits sur les fouleries, la jauge, le poids, l’aunage des toiles, des serges et des draps, le mesurage des grains, des vins, la Marne et ses affluents depuis Sogny jusqu’à Saint-Germain-la-Ville, la seigneurie des deux tiers de Châlons, les fiefs directs de Villeneuve, de Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes , de Château- Gaillard, du Plessis, de Heilz-l’Evêque, de la Loupetière, de Sarry, de Thonnance, de Suzannecourt, de Pogny, de Vésigneul, de Saint-Germain-la-Ville, de Villers-aux-Corneilles.

En 1107 une bulle du pape Pascal II, confirmative des bien du chapitre qui renferme l’énumération de tous les bien capitulaire, fait mention de l’église de Dampierre sur Moivre régie par l’évêque Roger III.

La paroisse faisait partie d’une prévôté importante, basée à Sarry, cette paroisse qui appartint constamment à l’évêché de Châlons était dès le XII° siècle le siège dont relevaient les seigneuries de St Germain, Coupéville, St Jean sur Moivre, Dampierre sur Moivre, Francheville et Vésigneul. Des documents en attestent l’existence depuis le VII siècle.

En 1231 l’évêque Pierre de Latilly fait dresser une liste des vassaux de la châtellenie : les seigneurs de Coupéville, Francheville, Dampierre-sur-Moivre, St Jean-sur-Moivre, St Germain, Vésigneul, leurs habitants étant tenus d’entretenir les murailles du château de Sarry et d’assurer le curage des fossés.

Ce château était commandé pour l’évêque par un capitaine spécial. Pendant la guerre des Anglo-Bourguignons, et des Armagnacs, il ne servit pas toujours de défense à Châlons ; en 1419 de violentes plaintes furent adressées au duc de Bourgogne, par le conseil de ville, pour lui signaler les brigandages auxquels se livraient sa garnison de Sarry, commandée alors par un capitaine et un lieutenant ; en 1425, le roi d’Angleterre ordonna la démolition du château, ce qui ne fut pas exécuté, car des lettres de Charles VII chargèrent Jean de Versailles, capitaine de Châlons, de garder Sarry et de n’y laisser entrer personne « de crainte qu’il ne demeure pas le plus fort en icelle place » (12 décembre 1438). Le prince logea au château en 1445, et quinze ans plus tard l’évêque Geoffroy de Saint- Géran le rebâtit entièrement ; il fut depuis réparé et augmenté par les évêques Vialart (1670), de Saulx-Tavannes et de Clermont-Tonnerre. Le Nôtre vint dessiner les jardins et c’est à cette occasion que les parcs de plusieurs châteaux des environs furent disposés d’après ce maître habile ; tout cela a disparu en 1793.

Les seigneurs de Dampierre

La famille Deu qui remonte à Sanche Deu, bourgeois et conseiller de ville à Châlons en 1375 ; elle forma deux branches principales : La premiére des seigneurs du Vieux-Dampierre, possédant également les seigneuries de Malmy-en-Dormois, de Montdenoix, Montain, Saint-Remy, dîmes d’Auve, Villers-aux-Corneilles, Dampierre-sur-Moivre, Francheville ; ses membres furent lieutenants-généraux et présidents au présidial de Châlons.

En 1740, par suite d’un accord, les habitants du lieu se dessaisirent d’une partie de leurs usages en faveur des chanoines. Les dîmes formaient au XVIIe siècle quarante-huit parts : seize au chapitre, valant 80 livres ; six au chapitre de Vitry ; quatre à la commanderie de la Neuville, à l’Hôtel-Dieu de Châlons, à l’abbaye de Saint-Memmie, à l’abbaye Sainte-Croix de Verdun ; le reste à des particuliers ; les terrages formaient encore trois parts entre les familles Deu, Barras et Boulée.